Observatoires

Les observatoires de la biodiversité reposent sur une surveillance continue des écosystèmes. Ils présentent un intérêt scientifique majeur pour la compréhension des cycles biologiques et des dynamiques écologiques à long terme. La station soutien activement 5 observatoires.

Un dispositif de parcelles permanentes de suivi de la végétation forestière s’étend sur plus de 30 ha dans lesquels tous les arbres au tronc de plus de 10 cm de diamètre à hauteur de poitrine ont été inventoriés. Les premiers suivis ont débuté en 1985. Le diamètre des arbres est remesuré en principe tous les 5 ans. L’inventaire de tous les arbres dont le diamètre du tronc  à hauteur de poitrine est compris entre 1 et 10 cm a été finalisé sur 6 ha entre 2021 et 2023, pour un total de 25 629 arbres. Le dispositif vise à comprendre l’impact du changement climatique et des perturbations anthropiques locales sur la dynamique, la structure, le carbone et la biodiversité des forêts. Cela est possible en rassemblant les données micro-environnementales et démographiques des arbres dans le cadre d’une approche de modélisation. Le dispositif fait partie de réseaux qui réunissent différents dispositifs forestiers à l’échelle nationale et internationale. Il implique de multiples partenaires institutionnels dont le CNRS, le CIRAD, l’ONF et le CESBIO.

Un dispositif de collecte des chutes de litières est mis en place à la station de recherche des Nouragues en Guyane française depuis 2001 (UMR MECADEV, Pierre-Michel Forget & Patrick Chatelet). Les chutes de litière comprennent les feuilles, les branches, les fruits ou les fleurs tombés depuis les différentes strates de la forêt. Le contenu de 40 collecteurs est récolté deux fois par mois par le personnel CNRS de la station. Les collecteurs sont constitués de morceaux carrés de tissu en polyéthylène à larges mailles attachés par des cordes à quatre arbres voisins. Le contenu des collecteurs est ramassé dans des sachets kraft. Il est séché à l’étuve à 80°C pendant 48 h. Il est ensuite pesé avec une balance électronique de précision à 0.1 g près. Les données collectées permettent de mieux comprendre les cycles saisonniers de chutes de litière dans les forêts tropicales et leur rôle dans le cycle de la matière. Le projet est porté par Jérôme Chave, Directeur de Recherche CNRS au Laboratoire Évolution et Diversité Biologique de l’Université Toulouse III Paul Sabatier.

L’observatoire HYBAM est un système d’observation qui a pour objectif l’étude hydrologique, biogéochimique et géomorphologique à grande échelle de fleuves considérés comme des sentinelles du changement climatique et des changements locaux d’utilisation des terres. La station de recherche des Nouragues est un site de collecte inclus dans un réseau plus large de 17 sites principalement répartis sur le bassin de l’amazone et ses affluents. Le personnel CNRS de la station assure le suivi de la rivière Arataye une fois par mois. L’observatoire HYBAM est un système d’observation financé par l’IRD, l’INSU et l’Observatoire Midi-Pyrénées de Toulouse.

https://hybam.obs-mip.fr/

Le projet MONITOR est une station permanente de surveillance acoustique passive qui a pour objectif global d’évaluer la dynamique de la diversité animale au cours des cycles annuels. Le projet vise principalement à suivre la phénologie annuelle d’espèces clés de grands oiseaux, rongeurs, ongulés, primates, procyonidés, marsupiaux, ainsi que la saisonnalité des communautés terrestres et de la canopée. Le projet est porté par Jérôme Sueur, Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.

Le projet PHENOBS propose de mettre en place des approches novatrices ayant notamment recours aux drones, aux scanners lasers, au deep learning ou à la science citoyenne, combinés à des mesures de traits physiologiques et des développements de modèles de dynamiques forestières, pour permettre un suivi quantitatif de la phénologie des forêts guyanaises en interaction avec les variations et changements du climat. Le personnel CNRS de la station utilise un drone pour photographier des parcelles forestières proches du camp Inselberg une fois par mois, afin de permettre l’identification d’évènements phénologiques clés (floraison, perte de feuille, mortalité…).